SUKKWAN ISLAND, David Vann
Voici un petit roman lu avant les vacances de Noël et que j'ai vraiment apprécié. Je l'avais repéré lors de la rentrée littéraire de septembre 2010 et sa sortie en poche m'a permis de satisfaire ma curiosité.
L'intrigue est la suivante : Un homme décide de partir dans le sud de l'Alaska pour une année, vivre loin, pour oublier le monde et les autres dans une petite cabane perdue sur une ile, loin de tout : il amène avec lui son fils de 13 ans qui semble plutôt avoir subi une décision que l'avoir prise... ce qui a tendance à plonger d'entrée de jeu le récit dans une tension subtile mais palpable. Les deux hommes apprennent à vivre : chasser le cerf, pêcher le saumon, aménager leur lieu de vie, préparer l'arrivée de l'hiver. Mais quelque chose monte, approche, menace, à mesure que le père semble perdre pied...en effet, il ne semble avoir aucunement préparé ce séjour pourtant périlleux...et il semble perdu loin de la "civilisation" et surtout de la femme qu'il aime mais qui ne veut plus de lui... Et puis, à la moitié du roman, deux lignes suffisent à scotcher de manière inattendue le lecteur...
Ce roman n'est pas sans rappeler au départ La Route de Mc Carthy, mais là où les dernières pages laissaient entrevoir un peu d'espoir, de lumière, celles-ci nous plongent définitivemet dans la noirceur de l'âme humaine. On ne peut en révéler davantage sans gâcher l'efficacité et la qualité de ce premier roman qui a reçu le Prix Médicis étranger 2010.