LE GOUT DES PEPINS DE POMME, Katharina HAGENA
Voilà encore un roman dont j'attendais la sortie en poche depuis un moment. Le thème du souvenir lié à une maison m'a attiré dès le départ. De plus, ce roman est un best-seller en Allemagne et c'est une littérature que je connais peu, pour ne pas dire pas du tout - excepté Goethe - ce qui me donnait une raison supplémentaire de le découvrir.
"À la mort de Bertha, ses trois filles et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture du testament. À sa grande surprise, Iris hérite de la maison. Bibliothécaire à Fribourg, elle n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin, ses souvenirs font resurgir l'histoire émouvante et tragique de trois générations de femmes. Un grand roman sur le souvenir et l'oubli."
J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire car je l'ai trouvée assez froide alors que je m'attendais à un "trop-plein" d'émotions. C'est sûrement lié à la structure de l'oeuvre qui ne cesse d'opérer des retours en arrière pour évoquer les souvenirs de la narratrice, Iris. Il n'y a d'ailleurs aucun orddre chronologique et c'est une particularité de cette oeuvre que j'ai apprécié : les souvenirs arrivent dans un ordre aléatoire au gré des déambulations d'Iris dans la maison de Bertha dont elle vient d'hériter et plus on avance dans le roman et plus les liens complexes entre les soeurs et les cousines de cette famille - dans laquelle les hommes auront tout de même une place importante - s'étoffent et éveillent l'intérêt du lecteur : ce fut mon cas, j'ai dévoré les derniers chapitres. J'ai aussi aimé les réflexions récurrentes sur le souvenir et l'oubli qui sont intrinséquement liés et qui apportent un éclairage original sur le rapport aux souvenirs qu'entretient chacun de nous. Voici une réflexion de la narratrice suite à sa découverte d'un recueil de poèmes écrits par son grand-père et qui évoque une enfance qu'il a tant haïe...
"J'en déduisis que l'oubli n'est pas seulement une forme du souvenir, mais que le souvenir est aussi une forme de l'oubli." A méditer...