LES HAUTS DE HURLE-VENT, Emily Brontë
Voilà un classique de la littérature étrangère que j'avais lu en étant ado et que j'ai pris grand plaisir à redécouvrir le mois dernier. Ce titre m'a toujours fascinée : Les Hauts de Hurle-Vent...L'histoire tout le monde la connaît :
" Les Hauts de Hurle-Vent sont des terres balayées par les vents du nord. Une famille y vivait, heureuse, quand un jeune bohémien attira le malheur. Mr. Earnshaw avait adopté et aimé Heathcliff. Mais ses enfants l'ont méprisé. Cachant son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur, Heathcliff prépare une vengeance diabolique. Il s'approprie la fortune de la famille et réduit les héritiers en esclavage. La malédiction pèsera sur toute la descendance jusqu'au jour où la fille de Catherine aimera à son tour un être misérable et fruste. "
Mais quelle histoire de vengeance extraordinaire !! Je ne me rappelais plus à quel point Heathcliff est implacable, quel personnage étonnant il est et combien le lecteur est horripilé par ses agissements. On a terriblement envie de le secouer et de lui dire que la vengeance ne lui permettra pas de revenir en arrière et de changer le cours des choses. on ne peut pas lui crier que ça ne lui ramènera pas Catherine non plus car celle-ci pourrait nous contredire...en effet, le fantastique survient dans ce roman de manière insidieuse. On n'ose pas croire à ce qui est sous-entendu ; pourtant dès le premier chapitre, la nuit du narrateur aux Hauts de Hurle-Vent n'est pas sans rappeler des nouvelles fantastiques du XIX° siècle, je pense notamment à Apparition de Maupassant ou bien La Cafetière de Gautier. Le doute s'installe dans l'esprit du personnage et du lecteur grâce au talent d'écrivain d'Emily Brontë. Son talent consiste aussi à animer chaque personnage d'une force particulière : du simple domestique Joseph au maître des lieux Heathcliff. Chacun a un rôle épais et tour à tour acteur, victime ou témoin - comme le souligne le professeur Jacques Blondel, spécialiste français D'Emily Brontë - il témoigne de la densité qu'a souhaitée leur donner l'auteur. Sa soeur, Charlotte, disait dans une des préfaces au roman qu'Emily avait sculpté les personnages "d'un âpre ciseau", c'est cela, oui, et ce travail de précision se ressent constamment. Je suis sortie enchantée de cette lecture. Prochain classique : Jane Eyre !