CYRANO, Taï-Marc Le Thanh, illustré par Rebecca Dautremer

1 mai 2010

CYRANO, Taï-Marc Le Thanh, illustré par Rebecca Dautremer

C'est en cherchant comment entrer dans ma nouvelle séquence de 3° sur Cyrano de Bergerac que j'ai repris cet album que je vous présente aujourd'hui et que j'ai eu envie de le lire à nouveau.

J'avais acheté ce livre il y a un an ou deux , étant curieuse de voir comment Rebecca Dautremer allait s'y prendre pour illustrer cette histoire. Je dois dire qu'au delà de ces dessins la libre adaptation de l'histoire m'a beaucoup plu. L'auteur a choisi de mettre le personnage de Cyrano à portée des plus jeunes et il propose donc un résumé judicieux et très bien écrit de cette troublante histoire. On retrouve la même trame qu'au théâtre, mais ici c'est un récit aux reflets de conte, qui commence ainsi : "Cyrano avait un gros nez. Quand il fumait le poil de ses narines était toujours roussi, et quand la pluie tombait, sa moustache n'était jamais mouillée." Cyrano en devient tout de suite attachant et ce jusqu'à la dernière phrase. Les amoureux de la pièce de Rostand regretteront peut-être de ne pas retrouver la verve de Cyrano, mais il était difficile de la rendre accessible à des enfants, l'auteur a fait le choix de conserver les belles images à la fois touchantes et poétiques comme celles du monologue du nez, mais de ne pas reprendre la forme versifiée : "...son nez n'était pas vraiment un nez mais un perchoir pour les moineaux, ou une canne pour pêcher la carpe, ou un plongeoir pour les criquets...". On prend plaisir à lire cet album tant pour le conte qu'est devenue la pièce que pour les illustrations toujours aussi inspirées de Rebecca Dautremer.

J'ajouterai qu'il est amusant de trouver régulièrement des mots expliqués en bas de page...mais en tant qu'adulte on pense ne pas en avoir besoin et on a tendance à ne pas les lire au départ : quelle erreur ! Ces définitions sont toutes plus amusantes les unes que les autres ; je vous en donne une en passant : " Un quiproquo est la rencontre entre plusieurs personnes qui proquent. Proquer signifie s'enlémer les cinpeaux " !!! On regrette qu'il n'y en ait pas davantage!