LE HORLA, GUY DE MAUPASSANT
L'étude du Horla avec mes classes de 4° est l'occasion pour moi de relire un classique et de participer au challenge repris pas Stephie, du blog Mille et une pages, Un Classique par mois. Je ne suis pas certaine de pouvoir participer sérieusement à ce défi, mais je relis régulièrement pour le travail des classiques alors je devrais me débrouiller...
Je ne suis pas une fanatique de la nouvelle en général, mais j'aime les nouvelles de Maupassant. Qu'elles soient réalistes ou fantastiques, je suis sous le charme et les élèves aussi, bien qu'ils soient toujours frustrés par la fin qui, pour eux, n'en est pas une ! J'ai hâte de voir leurs réactions à la fin de la lecture du Horla !
J'ai choisi de lire la deuxième version du Horla, celle de 1887, sous forme de journal intime. En très peu de pages, le narrateur plonge dans une paranoïa étonnante. Du jour au lendemain, il se sent épié, comme si quelqu'un le surveillait constamment. Il est pourtant chez lui, en Normandie, dans la maison familiale, mais rien n'y fait, il se sent mal, fièvreux... L'évolution de la "maladie" est stupéfiante. Il a du mal à dormir, pensant que quelqu'un essaie de l'étrangler, il se sent perdre pied, mais ne prend pas les bonnes solutions...jusqu'à commettre l'irréparable...
On ne peut qu'être emporté par ce récit tant il est bien écrit. Quelle maîtrise de la concision dans l'espression de la folie ! Ce texte est terrifiant je trouve car on sait qu'il n'y a aucun événement surnaturel et que ce n'est que l'imagination du narrateur qui crée tous les symptômes, c'est d'ailleurs pour ça qu'aucun remède n'est efficace (ni les douches, ni le bromure de potassium !!).
Extrait :
"Je dors - longtemps - deux ou trois heures - puis un rêve - non - un cauchemar m'étreint. Je sens bien que je suis couché et que je dors,... je le sens et je le sais... et je sens aussi que quelqu'un s'approche de moi, me regarde, me palpe, monte sur mon lit, s'agenouille sur ma poitrine, me prend le cou entre ses mains et serre... serre... de toute sa force pour m'étrangler.
Moi, je me débats, lié par cette impuissance atroce, qui nous paralyse dans les songes ; je veux crier, - je ne peux pas ; - je veux remuer, - je ne peux pas ; - j'essaye, avec des efforts affreux, en haletant, de me tourner, de rejeter cet être qui m'écrase et qui m'étouffe,- je ne peux pas !.
Et soudain, je m'éveille, affolé, couvert de sueur, J'allume une bougie. Je suis seul."
Ma prochaine lecture de "classique" sera pour mes élèves de 6°, le mois prochain. En attendant, n'hésitez pas à aller faire un tour sur le blog de Stephie pour quels classiques ont été lus ou relus ce mois-ci.